Commençons par le commencement…
Décevoir implique qu’une autre personne soit impliquée dans une situation ou un évènement.
Décevoir indique une réaction de cette même personne à notre égard.
Or, on ne peut pas contrôler les réactions d’autrui.
Les réactions de chacun appartiennent à leurs propriétaires et ne sont pas toujours objectives car elles prennent en compte le vécu, les blessures, le conditionnement à une éducation, la culture, la religion etc de chacun.
Les réactions sont donc liées à une vision souvent emplie de filtres correspondant à une « carte du monde » propre à chaque personne.
Or, la réalité de décevoir renvoie souvent pour la personne qui déçoit à des émotions de peur, d’angoisse, de stress.
Pourquoi? car on nous apprend depuis petit et ce, depuis des générations, à ne pas décevoir ses parents et par extension les gens de manière générale afin de se faire accepter.
Décevoir s’inscrit alors dans notre cerveau comme une erreur à éviter qui entrainerait rejet ou abandon.
Ophélie Ostermann indiquait dans le magazine Madame Figaro « Pour être heureux, apprenez à décevoir vos parents ».
En effet, si l’on prend l’exemple des parents, ils ont tendance, parfois malgré eux, à nous conditionner à leurs manières de penser, de voir les choses, d’agir.
Cela semble normal au début afin de nous permettre de grandir et de nous donner des repères en tant qu’enfant.
Cela est cependant plus handicapant lorsqu’à l’âge adulte, ils continuent de nourrir des attentes importantes en oubliant de parfois nous laisser grandir et vivre de nos propres ailes.
Ils oublient que grandir est aussi adopter une façon de pensée et de voir les choses propre à nous-même.
Ils vont ainsi parfois maintenir des attentes élevées à notre égard même une fois adulte: pour « nous protéger », pour se réaliser à travers nous, en faisant des projections de ce qu’ils n’ont pas pu accomplir dans leurs vies. D’autres fois, enfin en laissant leur jugement être altéré par leurs propres blessures liées à des épreuves qu’ils ont pu traversé.
Cela s’applique également à notre entourage qui pour les mêmes raisons peut amené à être déçu de nos paroles ou de nos actes.
Il est ainsi important de faire la part de chose car il est d’une part évidemment important de se remettre en question et de prendre ses responsabilités lorsque nous décevons, en analysant la situation : il se peut en effet que nous décevions pour une bonne raison.
Si tel est le cas, il est important de reconnaître ses torts et de communiquer de manière bienveillante afin de conserver une relation solide.
Il est également nécessaire de se protéger et de se préserver de personnes qui ont trop d’attentes à notre égard en restant aligné avec nos valeurs, nos envies, nos besoins.
Il faut en effet penser à son écologie personnelle et parfois même si les attentes de la personne en face sont à notre portée et conformes à nos valeurs, cela n’implique pas nécessairement d’y répondre.
C’est pourquoi savoir dire « non » peut se révéler inéluctable lorsque nous avons déjà beaucoup de choses à réaliser ou que nous n’en avons tout simplement pas l’envie.
N’oublions pas que nous sommes la personne la plus importante de notre vie. Nous n’avons donc pas à nous justifier de nous faire passer en premier et de risquer de décevoir quelqu’un.
Il est d’autant plus important de ne pas avoir peur de dire « non » lorsque les attentes de notre interlocuteur ne sont pas en adéquation avec nos valeurs ou motivations profondes.
Tout cela est bien évidemment une question d’équilibre, il ne s’agit pas de tout refuser par esprit de contradiction ou d’affirmation de soi ou encore par manque d’empathie en ne prenant pas en compte les émotions ni l’avis des autres personnes en face.
Il apparaît simplement que décevoir est parfois nécessaire pour se respecter et se faire respecter. Cela permet de rester aligné avec qui l’on est, avec nos besoins pour oser avancer et aspirer à la vie qui nous inspire !